Notre Plan Local d’Urbanisme (PLU) datait de 2012. Il était temps de le réviser. Un diagnostic vient d’être présenté lors d’une réunion publique en mai dernier. Voici quelques points de vigilance ou quelques questionnements à la suite de cette réunion.
Rappel : Qu’est-ce qu’un PLU ?
Le 23 mai a eu lieu la première réunion publique liée à la révision générale du Plan Local d’Urbanisme. Elle était dédiée au diagnostic de la ville. Ce diagnostic a été conduit par un cabinet spécialisé.
Voici quelques points clés que nous retenons de ce diagnostic.
Une inquiétude qui reste vive sur le maintien de Bussy comme la ville des parcs, des jardins et des ilots de verdure
Deux points ont été particulièrement mis en avant par le cabinet extérieur. Nous serons attentifs à leur prise en compte effective.
1/ D’après le cabinet ayant conduit le diagnostic de la ville, Bussy Saint Georges possède plusieurs perspectives paysagères intéressantes notamment à l’ouest vers la vallée de la Brosse, à l’est vers le château de Jossigny et au sud vers la forêt de Ferrière. Ces perspectives dessinent une ceinture verte autour de la ville qui constitue un patrimoine, à un fois, écologique et paysager. Cette ceinture verte devrait être mise en valeur dans le projet d’aménagement et de développement durable du territoire.
2/ Le cabinet qui a conduit le diagnostic précise aussi que les ilots de verdure de la ville constituent un atout important tant pour le cadre de vie que pour préserver la fraicheur en été et la biodiversité, deux points favorables au bien vivre comme à la santé humaine. La présence de lacs au sein de la ville est également très importante pour maintenir une biodiversité saine.
Les ilots de verdure et les nombreux arbres de Bussy Saint Georges constituent donc un patrimoine commun qui devrait être pris en compte dans le projet d’aménagement et de développement durable du territoire.
Nous ne manquerons pas de rappeler ces deux points de diagnostic si le projet d’aménagement et de développement durable de Bussy-Saint-Georges ne respectait pas ce capital écologique. En effet, nous avions été choquées de la coupe d’arbres le long de l’Avenue du Clos Saint Georges dont la majorité était des arbres sains (rappel des faits ci-dessous).
Parallèlement, les différentes modifications du PLU validées en 2019 dans le quartier du Sycomore ont eu pour conséquence d’ajouter deux étages dans certaines parties du quartier, de densifier le quartier et de limiter les ilots de verdure préalablement définis, même s’il subsiste un projet de parc conséquent (rappel des faits ci-dessous). C’est un second point sur lequel nous serons attentif en tant qu’élues minoritaires au Conseil Municipal : inciter à mieux végétaliser ce quartier et limiter une trop forte densification urbaine.
Lors de cette première réunion publique a été réaffirmée l’importance du cône de vue qui va du Château de Jossigny vers le quartier du Sycomore.
Point de vigilance : Lutter contre la bétonisation tout en préservant des hauteurs d’immeubles raisonnables
Le cabinet précise également que les objectifs poursuivis par l’Etat pour préserver l’environnement impliquent des modifications dans la philosophie du développement urbain actuel. La loi Climat et Résilience (2021) a une conséquence : éviter la bétonisation. Elle incite donc les communes à densifier les zones habitées pour éviter l’étalement urbain…
Notre crainte : que les 4500 logements prévus dans le quartier du Sycomore ne se transforment pas en tour de 30 étages !!!
Ce sont des enjeux cruciaux pour l’avenir.
En tant qu’élues de l’opposition, nous ne sommes – pour l’instant – pas conviées aux discussions et aux réflexions concernant le PLU (Plan Local d’Urbanisme). Les trois groupes d’élus minoritaires représentent 52 % des électeurs. Nous avons donc demandé la création d’une Commission Urbanisme pour favoriser l’intégration des 3 groupes dans les réflexions.
Soigner la signature architecturale des nouveaux quartiers
Nous l’avions souligné l’année dernière. Il manque au quartier du Sycomore une identité visuelle (rappel des faits ci-dessous).
Nous avons donc été très satisfaites lorsque nous avons appris qu’une nouvelle charte architecturale devait voir le jour pour créer une harmonie au sein du quartier du Sycomore.
La qualité architecturale des entrées de ville, notamment l’entrée de la A4, constituerait également un axe de réflexion. Plusieurs projets immobiliers sont en cours dans ce secteur. Ici aussi, nous serons attentives à la cohérence entre le diagnostic et les détails du projet d’aménagement et de développement de Bussy-Saint-Georges.
L’urbanisation de la Croix Blanche ? Un point qui reste en suspens
La Croix Blanche c’est un quartier qui borde la Vallée de la Brosse à l’ouest de Bussy-Saint-Georges. Sa future urbanisation a déjà fait un scandale en 2021 (rappel des faits ci-dessous).
Le devenir de la Croix Blanche n’a pas été abordé spontanément lors du diagnostic.
C’est un point que nous avons soulevé lors de la réunion (nous n’étions pas les seuls). Pour le maire, il n’est pas possible de sanctuariser le lieu avec un Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains ou PPEANP (Voir l’article au dessus pour voir ce qu’est un PPEANP). Cette zone est considérée comme une zone économique à développer dans le SCOT (Schéma de Cohérence Territorial – autre document qui régie les développements de l’urbanisme mais à l’échelle de l’agglomération de Marne et Gondoire). C’est bien entendu un point sur lequel nous serons vigilantes.
Un enjeu du PLU qui est resté silencieux pour l’instant : + 18 000 habitants en une dizaine d’années
Après un ralentissement, la croissance de Bussy a repris de façon intense depuis 2018. Aujourd’hui on a dépassé les 29 000 habitants. On attend 18 000 habitants supplémentaires échelonnés sur une dizaine d’années !!!! Deux quartiers principaux sont concernés : le Sycomore et l’entrée de ville.
Ce point n’a pris que quelques minutes dans le diagnostic. Nous sommes surprises car pour nous c’est un axe majeur de réflexion et de prospective pour les prochaines années. Comment ces 18 000 nouveaux habitants vont être intégrés ? Quels impacts sur la ville ? Quels impacts sur ses infrastructures (et pas simplement en termes de groupes scolaires) ? Que va changer une arrivée aussi massive de nouveaux habitants en termes de transports en commun ?
La réflexion est également une réflexion sociologique. Aujourd’hui, la population est plutôt jeune à Bussy avec majoritairement des couples autour de 30-44 ans avec des enfants. Il y a plutôt moins de personnes âgées de plus de 60 ans que les communes aux alentours. Comment l’arrivée de 18 000 nouveaux habitants peut modifier cette sociologie ?
Toutes ces questions semblent avoir été oubliées dans le diagnostic de Bussy-Saint-Georges pour l’instant. Nous espérons que cet axe de réflexion puisse être largement discuté dans les mois qui viennent avec les 3 groupes d’élus minoritaires.