Arrachage d’une centaine d’arbres le long de l’Avenue du Clos Saint-Georges : après le choc, les explications… Une nécessité d’accompagner ce type de projet par plus de communication et de concertation.

C’est un peu de Bussy qui s’en va avec l’arrachage de 110 acacias le long de l’Avenue du Clos Saint-Georges en cette fin d’année 2021. Ces arbres vont être remplacés par une autre essence d’arbre moins envahissante et des buissons de rosiers sauvages, capables de fleurir tout l’été.

Nos fameux pavés seront également remplacés par des matières plus modernes. Cela ne nous consolera pas de la perte de cette magnifique voute de feuilles qui accompagnait nos ballades sur cette avenue tranquille. Le remplacement d’arbres ayant plus de 30 ans par des plus jeunes ne compensera pas non plus l’effet « puit de carbone » si important en milieu urbain pour réguler les températures et lutter contre le CO2. Cet article vise à mieux comprendre les raisons de cette opération menée par la mairie mais aussi à tirer des enseignements sur la façon dont les citoyens de Bussy et les élus n’appartenant pas à la majorité, sont informés de ce type d’opération. 

Jeudi 2 décembre 2021 – Un peu de tristesse de voir tous ces arbres partir…

Septembre 2021 – Le choc

Le Conseil de quartier est informé depuis l’été de ce projet, mais en tant qu’élues minoritaires, nous n’avons jamais eu aucune information. C’est le choc pour nous. La décision est irrévocable. Plus de 100 acacias vont être abattus au cœur de notre ville. Nous profitons du Conseil Municipal pour demander quelques explications. Le projet nous est confirmé.

Novembre 2021 – La prise de connaissance du diagnostic

Début novembre, une lettre d’information est distribuée aux habitants de l’Avenue du Clos Saint-Georges et de quelques rues adjacentes. Les membres du Conseil de quartier et les habitants du quartier sont conviés, par la mairie, à un diagnostic en marchant. Puis, quelques jours plus tard, une réunion publique d’information est organisée. Nous sommes à chaque fois une vingtaine de personnes pour ces deux rencontres. Elles vont permettre une discussion directe entre les personnes en charge au sein de la mairie de coordonner les travaux, les élus référents, de simples habitants et les représentants des Conseils de quartier. Nous apprenons qu’un diagnostic a été établi par l’ONF. Il y a exactement 110 arbres dans cette rue dont 25 % nécessitent d’être abattus assez rapidement car dangereux. Plus généralement, 45 % présentent des problèmes qui pourraient potentiellement présenter des difficultés dans les 10 ans qui viennent.

Plusieurs scénarios auraient été possibles.

Premier scénario : abattre les 25 % d’arbres vraiment malades et attendre que les autres arbres présentent des difficultés pour les remplacer. Avec ce second scénario, il serait resté 50 arbres cinquantenaire environ dans cette rue dans 10 ans.

Second scénario :  abattre tous les arbres en même temps, y compris les 55 % d’arbres sains aujourd’hui, replanter des arbres et des rosiers sauvages et en profiter pour refaire les trottoirs abimés, l’éclairage public et rendre plus confortables les abris de bus. Avec ce second scénario, on obtient un peu moins de 100 arbres encore jeunes dans 10 ans.

Quelle décision auriez-vous prise ? Aucun des deux scénarios n’est pleinement satisfaisant car il est très négatif de couper 60 arbres encore sains, surtout à un moment où chacun prend conscience à quel point le capital arbre est essentiel dans les villes. Les élus majoritaires ont opté pour le second scénario. Cet article ne vise pas à critiquer cette décision. Nous laissons chacun se faire sa propre opinion.

L’importance de la communication et de la concertation

Cet article vise à souligner à quel point ce type de décision doit être l’occasion d’échanges et de concertation. C’était la philosophie initiale des Conseils Municipaux en principe !! Est-ce bien normal qu’en tant qu’élues minoritaires, dont les différentes listes représentent quand même plus de 50 % des votes, nous ne soyons pas associés à ce type de décision ??? Et en tant que jeunes élues, depuis peu de temps au Conseil Municipal, nous nous demandons si on peut vraiment parler de concertation à Bussy-Saint-Georges ??? Cela nous inquiète pour l’avenir, notamment dans le cadre de la refonte de notre PLU (Plan Local d’Urbanisme).

Il est vrai qu’avec la création des Comités de quartier, plus actifs qu’autrefois, il y a un progrès certain en termes de démocratie participative. Concrètement, les comités de quartier ont été informé. Ils vont même être impliqués dans certains choix liés au nouveau revêtement utilisé pour replacer les dalles des trottoirs.

La réunion publique sur ce projet de remplacement des arbres sur l’Avenue du Clos Saint-Georges a permis aux différentes personnes présentes, y compris aux représentants des Comités de quartier, de redire à quel point la communication sur les actions touchant la ville est essentielle. Bien entendu, une information est prévue sur les panneaux d’affichage et le site Internet de la ville, via les réseaux sociaux et la newletter de la ville. Le diagnostic de l’ONF sera mis à disposition du public sur le site de la ville également. Mais, les personnes présentes ont également proposé d’installer un panneau pour indiquer aux riverains, et plus généralement tous les buxangeorgiens qui empruntent cette rue, le déroulé du planning des travaux : de l’automne 2021 jusqu’à la fin du printemps 2022 environ…

Plus généralement, la communication va devenir un axe à part entière de réflexion pour les membres des Conseils de quartier, ce qui nous parait, en tant qu’élus non majoritaires, une très bonne initiative.

Comment gérer le capital arbres de Bussy ? Doit-on laisser les décisions aux seuls élus ?

Quant à la gestion du capital « arbres » de Bussy, un nombre croissant de collectivités crée des commissions ad hoc intégrant divers services de la mairie, des élus mais également des référents externes (experts, associations, habitants, etc.) pour assurer le suivi du patrimoine arboré de leur ville. Or, les espaces verts représentent 45 % du territoire de Bussy et 11 000 à 12 000 arbres à gérer. Il y a donc ici une vraie thématique qui se prêterait à une gouvernance plus ouverte qu’aujourd’hui.

Notamment, l’avenue du Clos Saint-Georges n’est qu’un début. Très prochainement d’autres quartiers vont être concernés. Abattage, replantage, etc. Les décisions doivent se prendre de façon collégiale…

Il serait également utile d’avoir un schéma directeur à long terme permettant à la population de suivre ce qui se passe et de comprendre les évolutions. Pour notre part, nous avons été sensibles aux explications données sur l’essence des arbres choisie pour remplacer les acacias : une variété spécifique de Liquidambar (qui devient rouge en automne) et de chêne qui pousse verticalement et devrait éviter des racines et des branches trop envahissantes pour les infrastructures et les habitants limitrophes.    

8 réponses sur “Arrachage d’une centaine d’arbres le long de l’Avenue du Clos Saint-Georges : après le choc, les explications… Une nécessité d’accompagner ce type de projet par plus de communication et de concertation.”

  1. Ce soir, je suis triste et nostalgique. J’habite Bussy depuis 20 ans parce que j’aime les arbres et plus particulièrement ceux qui faisaient l’âme de cette avenue et même de cette ville.
    Travaillant certainement trop, je n’ai pas suivi « ce dossier » et j’ai vu avec surprise et écœurement le résultat de cet abattage. Une désolation, une scène de guerre.
    C’est comme si j’avais perdu de façon brutale des voisins, des amis et en même temps une partie de ma jeunesse.

    Je peux comprendre les raisons sanitaires et sécuritaires évoquées. Je regrette toutefois que nous n’ayons pas eu la possibilité de garder plusieurs de ces arbres dans le nouveau projet. Abattre tous les arbres en partant du principe que certains d’entre eux allaient mourir. Ce principe me semble pour le moins surprenant.

    Je regrette le manque d’information et le choc engendré par la violence de cet abattage auquel je ne m’attendais pas.
    J’aurais aimé voir au moins quelques arbres de l’ancienne génération cohabiter et guider les nouveaux arbres plantés.

    A mon âge, je serai dans l’incapacité de voir à nouveau des arbres cinquantenaires à proximité de chez moi.
    Les arbres font partie de notre patrimoine. Ce sujet demande plus d’information, de concertation et de tendresse.
    Je pleure mes amis ….

    Christophe

    1. Merci Christophe pour votre témoignage. Nous avons été aussi émus que vous…

  2. Le premier scénario manque d’une petite précision il ne serait probablement pas resté 50 arbres car le champignon parasite qui attaque les arbres se trouve dans le sol et arrive par les racines.

    1. Merci pour cette précision. Cette proportion concernait uniquement les arbres totalement sains aujourd’hui, pas ceux déjà atteints mais en bon état.

  3. Comme d’habitude, vous expliquez, vous développez. Merci Valery de mettre au profit de la population votre analyse.

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