Travailler l’identité du nouveau quartier du Sycomore : la « diversité » comme fil rouge culturel et le souhait d’une charte architecturale

A long terme, 20 000 nouveaux habitants devraient arriver dans ce nouveau quartier de Bussy-Saint-Georges qui devrait s’étendre sur 117 hectares : le Sycomore. Récemment, nous avions évoqué notre inquiétude sur l’absence de visibilité qui caractérise le développement du Sycomore : profusion de styles parfois déroutante ainsi que densité toujours plus forte et interrogation sur la préservation des espaces naturels dans un quartier qui est pourtant labélisé « écoquartier ».

Nous nous interrogions sur la façon de mieux intégrer ce quartier au reste de la ville

Dans ce nouvel article, nous revenons sur le passé de ce quartier et nous nous interrogeons sur les pistes possibles pour travailler l’identité de ce quartier. Pour cela nous avons plongé dans le passé du Sycomore, dans ses aspects historiques et culturels et dans ses espaces naturels. La diversité nous est apparue comme un fil rouge intéressant.

Domaine historique du Génitoy : diversité du patrimoine culturel

Aujourd’hui, on trouve au milieu des chantiers et des grues, le domaine historique du Génitoy.

Le Domaine du Génitoy est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1996. Il est composé d’un château du 17ème siècle, d’une ferme à cour carrée avec son pigeonnier du 18ème siècle et des écuries dîtes de Fouché datant également de la fin du 18ème siècle.

Il faut savoir qu’au XVIIème, Madame de Montespan avait donné naissance dans ce château à Louis-César de Bourbon. Au XIXème le domaine fut acheté par Fouché, duc d’Outrante, qui y construisit ce qu’on appelle aujourd’hui les écuries de Fouché. Il revendit le domaine à la famille Rothschild. De 1954 à 1994, le domaine fut acheté et exploité par Jean Louis Thébaud pour ensuite être acquis par l’Etat qui mit fin à l’exploitation agricole. On peut considérer que le domaine est à l’abandon depuis une cinquantaine d’années.

Domaine du Génitoy vers 1980
Source : http://www.renard-nature-environnement.fr/Documents/Bussy-Saint-Georges/Genitoy/Domaine/VAer-Genitoy-A-w.jpg
Domaine du Génitoy Novembre 2021 , de gauche à droite Le Pigeonnier, La ferme, Les écuries de Fouché, Le Château et ses douves

Beaucoup de projets ont émergé sur ce bel ensemble historique, à tel point d’ailleurs qu’on s’y perd un peu… Au-delà des polémiques qui ont pu marquer certains de ces projets, voici quelques exemples. En 2004 par exemple, une étude avait été menée pour y bâtir un restaurant haut de gamme (source : http://atelierticho.fr/patrimoine/domaine-du-genitoy/). Puis un peu plus tard, un projet d’hôtel de luxe et de centre sportif a été envisagé (http://www.francepierre2.fr/programme/1-la-ferme-du-genitoy). L’idée d’un écoquartier appelé le Sycomore (figuiers des pharaons ou de l’érable blanc) émerge en 2008. On commence à parler d’un quartier innovant qui intégrerait le domaine du Génitoy. Plus récemment, une réhabilitation du domaine en résidence hôtelière et la construction d’un centre de séminaire et de 120 logements collectifs étaient envisagées (https://www.cadence-architectes.fr/la-ferme-du-genitoy/#data-fancybox-3).  


Source : https://www.cadence-architectes.fr/la-ferme-du-genitoy/#data-fancybox-3

Source : http://www.francepierre2.fr/programme/1-la-ferme-du-genitoy

Un quartier marqué par une forte biodiversité

Dans les différents projets de permis de construire figurent certaines exigences : le maintien du cadre paysagé, les vues respectives entre le Château de Jossigny (monument historique classé) et le Château du Génitoy, le respect du caractère naturel du site historique, le maintien des fonctionnalités écologiques, la protection de la biodiversité du site (plusieurs espèces protégées y habitent). L’association R.E.N.A.R.D. a, par exemple, mené un inventaire démontrant l’intérêt écologique, faunistique et floristique du site qui implique la mise en place de mesures spécifiques au maintien de la biodiversité.

Diversité intergénérationnelle au travers des parcs

Aujourd’hui, un parc urbain situé au milieu de l’écoquartier, invite à la pratique des sports urbains comme le skate dans le skate parc, un peu plus traditionnel, des aires de jeux de pétanque, des airs ludiques pour les petits enfants, un jardin de partage, une scène en plein air. Le tout sur une esplanade où l’on peut flâner, méditer, observer …. Prochainement, ce parc urbain devrait être prolongé par un nouveau parc naturel de 11 hectares.

L’esplanade des religions et des cultures : diversité culturelle

Cette esplanade est un concept unique en Europe, voire au Monde, où la fraternité règne entre les cinq grands cultes qui partagent le même parvis. Le premier bâtiment inauguré fut la Pagode Bouddhiste en 2012, rejointe ensuite par la Pagode Laotienne, la Synagogue et la Mosquée. Un temple Hindou est prévu prochainement.

Une charte architecturale pour apprivoiser la diversité des programmes immobiliers !

Ce dernier point sera moins élogieux, car l’urbanisation rapide à marche forcée, le manque de pilotage architectural, les résultats médiocres de certaines constructions qui font rêver sur le papier glacé et qui finalement s’avèrent éloignées en réalité de ces beaux projets, la densification au détriment des espaces plus ouverts… Nous nous interrogeons et inquiétons sur l’évolution de l’écoquartier dans les années à venir et proposons l’idée d’une charte architecturale pour donner une identité visuelle à ce nouveau quartier.