Comme beaucoup d’habitants de Bussy-Saint-Georges, nous sommes inquiets de voir pousser en même temps de nombreux immeubles dans le quartier du Sycomore. De nombreuses questions se posent sur les écoquartiers en général et sur Bussy-Saint-Georges en particulier.
Rappelons qu’en 2017 et 2019, le maire de Bussy-Saint-Georges a procédé à des modifications du Plan Local d’Urbanisme (PLU) avec comme résultat un rétrécissement géographique de la zone dédiée aux habitations au sein du quartier du Sycomore (ce qu’on appelle une densification). Conséquence : pour conserver les 4500 logements prévus depuis de nombreuses années dans ce quartier, on va construire plus haut mais sur une plus petite surface. Avant la hauteur des constructions autorisée était de R+2 avec quelques zones où on pouvait construire plus haut. Aujourd’hui, toute la zone passe à R+4 mais avec en plus quelques parties pour construire plus haut que R+4.
Voici un lien vers notre article portant sur l’historique des questions d’urbanisme au sein du quartier du Sycomore.
4 500 logements au Sycomore : enquête au cœur des polémiques historiques et des vrais risques pour le futur !! Attention, vigilance
Une forte densité qu’on aurait pu limiter : c’est dommage
Les projets qui se construisent nous paraissent très denses… et marquer un tournant négatif pour la ville. Nous le regrettons.
Certains spécialistes s’interrogent… Les écoquartiers : une réinterprétation des grands ensembles des villes nouvelles au prisme du développement durable ?
Certaines études[1] et recherches[2] montrent que les écoquartiers constituent une forme de « revival » des grands ensembles qui ont fait la mauvaise réputation des villes nouvelles dans les années 1970, une sorte de réinterprétation au prisme du développement durable de tout ce qu’on ne voulait plus voir dans les villes nouvelles : concentration et densité au nom de la modernité qui génèrent finalement plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.
L’écoquartier, c’était aussi promesse de plus d’environnement, un équilibre entre nature et urbanisation… mais il y a eu de plus en plus de dérives… Au point où les experts aujourd’hui sont obligés de préconiser de « limiter le développement des formes architecturales s’inspirant de l’esthétique industrielle en contradiction avec la recherche d’une douceur de l’espace et des attentes des habitants »[3]. Ce défaut ressort bien à Bussy dans certaines parties du quartier du Sycomore. Matériaux parfois surprenants pour un quartier orienté développement durable ! Pas beaucoup de bois ! Pas beaucoup d’arbres d’ailleurs non plus !
L’écoquartier, c’était aussi la promesse d’un projet social. Mais ici aussi les recherches et les études montrent que l’écoquartier devient un « projet social abstrait qui ne vise pas à s’ajuster aux besoins sociaux […]. Résultat : les habitants, dont la diversité des habitudes n’est pas intégrée dans les projets, n’adoptent pas les usages nécessaires »[4].Emblématique de ce décalage, on peut citer l’exemple de la gestion des déchets avec un regroupement collectif avec bornes de tri sélectif enterrées, en points d’apport volontaire. On retrouve finalement beaucoup de déchets autour de ces bornes pour différentes raisons…
Les communes et les aménageurs ont un rôle à jouer pour mieux suivre la conception de ces quartiers et mieux les intégrer dans la ville. Est-ce que Bussy-Saint-Georges et EpaMarne font ce qu’il faut pour ne pas tomber dans les travers que nous venons de souligner ? Pour nous, la réponse est non. On pourrait faire beaucoup mieux.
[1] https://www.union-habitat.org/sites/default/files/articles/documents/2018-03/cahier_150.pdf
[2] Vincent Renault (2012), Fabrication et usage des écoquartiers français, Thèse de doctorat, INSA Lyon.
[3] https://www.union-habitat.org/sites/default/files/articles/documents/2018-03/cahier_150.pdf
[4] https://www.revuesilence.net/numeros/416-Les-limites-des-ecoquartiers/
Peu de concertation – Pas de visibilité à long terme pour les habitants
Un des moteurs philosophiques initiaux des écoquartiers en 2010 était aussi la participation des habitants. Force est de constater qu’en France beaucoup d’écoquartiers ont perdu cet aspect. Si les immeubles sont écoconstruits, ils le sont par des promoteurs classiques, peu soucieux d’intégrer les futurs habitants dans les décisions[1]. Bussy-Saint-Georges ne fait pas exception. Ici aussi, quel dommage !
A Bussy-Saint-Georges, nous avons une obligation de construire 500 logements par an. Est-ce que c’est une raison pour le faire rapidement, avec peu de concertation et peu de visibilité pour les habitants. Nous regrettons qu’il n’y ait pas un lieu permettant aux habitants de Bussy de visualiser le futur quartier du Sycomore comme cela existe dans certaine ville avec des maquettes ou des photos de ce qui est prévu. En effet, à Montévrain il existe une maison de l’écoquartier ouverte 3 jours par semaine depuis avril 2017 pour renseigner les habitants de Montévrain sur les projets développés dans l’écoquartier de la ville. Depuis octobre 2018, des ambassadeurs ont été nommés pour construire des services et animations qui répondent aux besoins des habitants de l’écoquartier. A notre connaissance, rien de tel n’existe à Bussy-Saint-Georges.
De plus, nous regrettons qu’il n’y ait pas de concertation avec EpaMarne en complément des concertations obligatoires prévues par la loi. Cela permettrait d’accompagner l’intégration de ce nouveau quartier et ses habitants.
[1] https://www.revuesilence.net/numeros/416-Les-limites-des-ecoquartiers/
Hétérogénéité architecturale : quelle identité pour ce nouveau quartier ?
Il existait jusqu’à présent une assez forte harmonie dans la façon dont la ville de Bussy-Saint-Georges a été conçues et construite, avec une unité architecturale assez forte. Pour préserver cette harmonie, nous avions défendu dans notre programme des Municipales de 2020, une charte permettant de donner un cadre commun à l’ensemble des promoteurs qui construisent les différents projets du Sycomore. Nous espérons qu’une telle charte puisse être adoptée rapidement par la majorité actuelle.
Sa fait bien et beau, Sycamore! Sa reste
des habitations de farfelus, habitations sans caractères, à la mode des années
50/60 dont ont sait qu’il faudra les dyn
amiter comme à Meaux Beauval, bravo
on ne change pas une équipe de trou du cul qui gagne !
Excellente publication.
Quelques uns d’entre-nous à Bussy avons dénoncé cela depuis 2 ans .
Nous sommes considérés comme des opposants » extrémistes » par la municipalité en place alors sue nous avons évoqué tout cela depuis des années.
Certains d’entre-nous sont interdits de commentaires sur Facebook
L’horloge tourne et il faudra bien un jour expliquer comment les infrastructures vont suivre avec cette course effrénée d’ÉpaMarne pour urbaniser et bétonner très rapidement……avec des architectures et des harmonies discutables …..des constructions en bord de route et une densification incompréhensible des habitations.
Tout ce que nous avons rejeté dans le passé se réalise sous nos yeux….
Incompréhensible…….