Hydrogène à Bussy-Saint-Georges dans le futur : de quoi s’agit-il ? Est-ce que c’est dangereux l’hydrogène ? Quelle est la valeur ajoutée potentielle pour notre ville ?

Vous en avez peut-être entendu parler dans la presse… L’hydrogène sera peut-être le pétrole de demain ! Bussy-Saint-Georges a décidé de préparer la fin du diesel et de l’essence avec de l’hydrogène produit et distribué localement. Que faut-il en penser ?

Bien entendu, comme toujours autour d’une nouvelle technologie, tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur le potentiel de l’hydrogène. Il faut dire qu’il y a derrière l’hydrogène, des enjeux géopolitiques internationaux forts. Par exemple, les Allemands veulent importer de l’hydrogène vert uniquement produit à partir d’énergies renouvelables. Alors que nous en France, on veut le produire localement à partir de nucléaire (hydrogène décarboné) pour augmenter notre autonomie.

Cette petite molécule provoque donc de nombreuses polémiques.

Idéale pour les uns, car elle représente notre seule façon de décarboner une partie de notre économie et notamment certaines industries très polluantes. Elle constitue également un carburant, fait à partir d’eau et qui ne rejette que de l’eau ; Idéale donc pour la mobilité des poids lourds dont le passage à l’électrique est difficile en raison du manque d’autonomie liée aux batteries.

Pour d’autres, c’est une molécule beaucoup trop onéreuse à produire et qui présente un mauvais rendement. Il faut donc réserver l’hydrogène uniquement à certains usages spécifiques. Certains experts n’hésitent pas à comparer l’hydrogène à des sacs de luxe !! On gaspillerait beaucoup d’électricité à vouloir faire rouler toutes les voitures à l’hydrogène.

Un consensus se dégage donc autour de l’intérêt de l’hydrogène pour certaines mobilités lourdes ou pour certaines industries polluantes. Il peut être gazeux mais pas seulement. La piste des carburants de synthèse liquides fait à partir d’hydrogène vert est également intéressante pour la mobilité lourde, les avions ou les bateaux.    

Bussy-Saint-Georges et Marne et Gondoire ont fait le choix de développer un projet de production et de distribution d’hydrogène. Il se situera dans la future zone économique de La Rucherie de l’autre côté de l’autoroute à Bussy-Saint-Georges.

L’hydrogène vert ou décarboné, c’est quoi ?

Actuellement, 95 % de l’hydrogène produit dans le monde vient du méthane et génère près de 10 kg de CO2 par kg d’hydrogène. On parle d’hydrogène « gris ». Évidemment, l’objectif est de développer de l’hydrogène VERT (à partir d’énergies renouvelables) ou de l’hydrogène décarboné (à partir d’électricité  nucléaire).

Une vidéo pour comprendre ce que l’hydrogène vert est, en quelques minutes.

https://youtu.be/jz698o4hoeE

La France a fait le choix de la production / distribution locale

Depuis quelques années, une politique publique spécifique développe ce qu’on appelle des écosystèmes de mobilité hydrogène ou « hubs locaux » hydrogène. L’ADEME (Agence de la transition écologique) finance une partie importante de cette politique. Voici de quoi il s’agit…

https://theconversation.com/mobilite-hydrogene-comment-la-france-tente-daccelerer-sa-conversion-131974

Grâce à l’hydrogène vert produit et utilisé localement, la France vise à augmenter son autonomie énergétique. Voici quelques explications.

https://theconversation.com/hydrogene-vert-produit-et-utilise-localement-une-autre-vision-du-futur-161377

Intérêt de Bussy-Saint-Georges à développer un « Hub local Hydrogène »

Il y a aujourd’hui environ 35 territoires en France qui ont choisi de développer de tels hubs locaux dédiés à l’hydrogène. Bussy-Saint-Georges a ouvert une consultation pour trouver un porteur de projet privé capable de développer un projet sécuritaire et efficace. L’originalité de ce projet est de viser le développement d’une filière locale de formation aux nouveaux métiers de l’hydrogène.

Bussy-Saint-Georges est idéalement placé car la future zone économique de la Rucherie s’étend le long de l’autoroute A4. L’Europe soutient activement le développement de hubs locaux sur les grands axes autoroutiers. Un point de ravitaillement hydrogène tous les 150 km sont prévus dans tous les pays européens. Il s’agit de préparer les infrastructures pour les futurs poids lourds à l’hydrogène.

Enfin, l’objectif est d’attirer dans cette future zone économique, des entreprises qui souhaitent se décarboner et ainsi faire de Bussy-Saint-Georges et de Marne et Gondoire un territoire « faibles émissions ».

Est-ce que l’hydrogène présente des risques ?

La molécule d’hydrogène est la plus petite de toutes les molécules. L’hydrogène gazeux est très léger et inflammable. Sa « plage d’inflammabilité » est plus étendue que celle du méthane ou d’autres gaz. Les risques de fuite en milieu fermé (comme un garage ou un tunnel) doivent être gérés de façon spécifique. Et les infrastructures de production d’hydrogène doivent répondre à des normes rigoureuses de sécurité.

Depuis plus de cinquante ans, la société Air liquide produit et distribue 550 milliards de mètres cubes d’hydrogène par an à ses clients dans des secteurs comme la chimie et la pétrochimie. Air liquide indique que le nombre d’accidents est limité à deux par an en moyenne.

Dans les bases de données d’accidentologie, telles que la base de données Aria du Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels (BARPI) de la DGPR (Direction Générale de la Prévention des risques), les accidents liés à l’hydrogène sont rares.  « Au 1er janvier 2021, Aria recensait 377 accidents impliquant l’hydrogène, dans le monde, sur une période de 30 ans, essentiellement dans l’industrie lourde consommatrice d’hydrogène (chimie, raffinage…), dont 251 en France, lesquels ont conduit au décès de 7 personnes en 30 ans. C’est le signe qu’en l’état actuel de ses usages, pour l’essentiel dans de grandes industries, le risque est relativement bien maı̂trisé » (source ci-dessous).

https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/securite-du-developpement-de-la-filiere-hydrogene-a3623.html

L’IGEDD, l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable s’intéresse beaucoup à la question de la sécurité de l’hydrogène car avec son développement sur le sol français, les risques doivent être absolument gérés. De nouvelles normes de sécurité très rigoureuses vont ainsi accompagner le développement de l’hydrogène.

Notre position

Nous sommes plutôt favorables à ce projet qui est cohérent avec la fin du diesel et de l’essence. Nous sommes enthousiastes à l’idée que notre territoire évolue vers un territoire « faibles émissions ». Nous suivrons attentivement la préparation du projet, notamment sur son volet sécurité. Vous serez informés au fur et à mesure des évolutions.