Les Roms dans le « Petit Bois » de Bussy-Saint-Georges 2 fois en 2 ans : quel plan d’action pour que cela ne se reproduise pas ?

A chaque fin de Conseil Municipal, les élus de l’opposition peuvent poser quelques questions écrites au maire de Bussy-Saint-Georges… Nous avons alors une réponse « officielle » sur un certain nombre de points. Lors du Conseil Municipal du 22 novembre 2022, nous avons abordé la question des Roms dans le Petit Bois de Bussy. Retour sur les faits et réponse du maire.

Retour sur l’été et l’automne 2022

Le 12 octobre dernier, juste avant la trêve hivernale, l’évacuation du camp des ROMs du Petit Bois a eu lieu.

Cette occupation avait commencé au cours de l’été 2022. La Préfecture de Seine-et-Marne a en effet autorisé le recours à la force publique, et les 9 personnes qui y étaient encore installées ont été conduites au centre du Samu Social de Tournan-en-Brie, où une solution de relogement leur a été proposée. Ce délai d’intervention de la force publique est long car les associations de réfugiés elles-mêmes ralentissent le processus. Il y a là d’ailleurs un paradoxe à la française : plus les associations font des recours, plus les délais de prise en charge se rallongent, plus longtemps on laisse les familles concernées vivre à la belle étoile dans la précarité la plus totale et dans des conditions hygiéniques et sanitaires déplorables.

https://www.bussysaintgeorges.fr/24670-2/

https://www.magjournal77.fr/vie-locale/item/56667-bussy-saint-georges-petit-bois-le-camp-de-roms-a-ete-evacue

En 2019, déjà une occupation de grande envergure dans le Petit Bois

En 2019, il y avait déjà eu l’installation et l’évacuation d’un tel camp au même endroit à Bussy-Saint-Georges. A l’époque le camp était beaucoup plus important. On y comptait entre 150 personnes et 200 personnes, essentiellement des Moldaves.

https://www.bussysaintgeorges.fr/information-roms-du-petit-bois/

https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/bussy-saint-georges-les-roms-et-moldaves-evacues-du-petit-bois-19-09-2019-8155587.php

Il avait été promis à l’époque de mettre en place des solutions. Est-ce que ces solutions ont été efficaces ? Force est de constater que non, même si la nouvelle invasion a été stoppée relativement rapidement avec un nombre de personnes concernées beaucoup moins important (une vingtaine au grand maximum).

Délai de 48 heures

Lors de l’été 2022, au moins une vingtaine d’habitants du quartier limitrophe expliquent qu’ils ont alerté la marie dès qu’ils ont constaté l’arrivée des ROMs dans le petit bois. Il n’y a que 48 heures pour pouvoir agir légalement. Sans doute était-ce déjà trop tard.

Cette histoire a fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux. En effet, comment a-t-on pu laisser se réinstaller un tel camp ?  

Les solutions déployées pour éviter que cela ne se reproduise

A l’issue de cette évacuation, Yann Dubosc, Maire de Bussy-Saint-Georges, a déclaré que la Ville est en train de négocier la rétrocession d’un grand terrain qui appartenait jusqu’à présent à EPAMarne et qui couvrirait l’ensemble du secteur occupé en 2019 et en 2022. L’objectif est d’obtenir la maitrise du foncier pour pouvoir exercer un contrôle plus étroit sur la zone. Cela devrait permettre à la ville d’être plus réactive face aux problèmes. Parallèlement, la ville va également récupérer la gestion de cet espace qui était apparemment sous la responsabilité de la communauté d’agglomération de Marne-et-Gondoire. On a d’ailleurs pu voir l’élagage des arbres et des buissons qui a été fait juste après cette évacuation en octobre 2022.

L’idée est également d’aménager cet espace. Comment ? Le terrain et les arbres ne sont pas forcément en bon état aujourd’hui et il faudra commencer par un état des lieux en partenariat avec l’Office National des Forêts. Ensuite, plusieurs pistes sont à l’étude : redessiner les chemins qui existaient auparavant et en y installer des activités sportives pour réinscrire ce périmètre dans les flux de passage ? y installer des moutons comme le long du RER ?

Parallèlement, un travail a été entrepris auprès des associations. En effet, il y aurait une forme d’exploitation des populations précaires avec des filières mafieuses qui organisent les squattes autour d’activités de prostitution. Il est indispensable de faire un travail de prévention.  

Le maire explique d’ailleurs que Bussy a déjà rencontré dans le passé des problèmes de ce type avec – en 2019 – le squatte d’un immeuble de Bussy (l’immeuble de la BNP). L’affaire était encore plus complexe, car le propriétaire était privé. Parallèlement, trois autres invasions dans d’autres zones de Bussy Saint Georges non loin de l’Esplanade des Religions ont pu être stoppées à temps.

Mais pas de réponse à certaines de nos questions

Parmi nos questions au maire lors du Conseil Municipal du 22 novembre 2022, nous avions cherché à attirer l’attention sur les procédures internes au sein de la ville pour prévenir l’installation des camps avant l’écoulement du délai de 48 heures.

  • Comment instaurer un dispositif d’alerte efficace qui puisse permettre aux citoyens de signaler ce type de problèmes ou d’autres ?
  • Parallèlement, quelles sont les procédure internes aux services de la commune pour prendre en charge ces signalements de façon urgente ?

Pour l’instant, nous n’avons pas réellement eu de réponse à ces questions. Pourtant, ce sont bien ces procédures de vigilance qui, selon les études, sont les plus efficaces pour prévenir les problèmes lorsque les délais sont très contraints.

Nous nous engageons à suivre cette question dans les mois et les années qui viennent pour suivre la façon dont la ville va implémenter des solutions pérennes efficaces.