6800 pages pour l’enquête publique concernant la nouvelle zone d’activité de Bussy-Saint-Georges sud : décryptage. Les aspects environnementaux trop floues et des questions clés non traitées

6800 pages… C’est le nombre de pages du dossier que tout citoyen pouvait parcourir du 18 septembre au 18 octobre 2023 pour donner son avis sur deux nouveaux projets qui vont transformer le sud de Bussy-Saint-Georges : la zone d’activité baptisée la « Rucherie » et la création d’une nouvelle entrée sur l’autoroute A4. Notre premier article portait sur nos questionnements. Ce second article porte sur les aspects environnementaux du dossier, les remarques et demandes d’approfondissement faites au commissaire enquêteur, la personne en charge de recueillir tous les avis de la population.

L’importance de nos associations environnementales

Sur les aspects purement environnementaux, comme beaucoup de gens je ne suis pas une spécialiste. Nous avons donc besoin de nos associations environnementales locales pour faire des remarques d’experts. C’est leur rôle. Or, il est important de les laisser travailler. Plusieurs associations ont demandé un report de la dead-line de la période de concertation pour avoir le temps de bien analyser toutes les facettes du dossier. Je trouve personnellement que c’est envoyé un très mauvais signal de la part des institutions publiques de ne pas respecter ces associations qui reposent essentiellement sur du bénévolat et des compétences rares.

https://www.renard-nature-environnement.fr/

https://colibris-wiki.org/bzdplu/?PagePrincipale

Voir notre article sur une association de Bussy: Bussy Zero Déchet

Quelles sont les mesures compensatoires précisément ? Extrait de notre contribution sur les aspects environnementaux du dossier

Sur le plan environnemental, les études fournies dans le cadre de l’enquête publique sont très détaillées. Il est possible de consulter les réponses aux différentes observations convergentes de différentes autorités publiques (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel, l’Autorité Environnementale, etc.). Mais il est difficile d’appréhender si les précisions apportées par EpaMarne répondent complètement aux remarques faites par ces différentes autorités externes. Pour assurer une transparence totale, il serait opportun d’avoir une synthèse rappelant bien les engagements pris sur les mesures compensatoires et l’avis définitif des différentes instances externes sur la qualité de ces mesures compensatoires.

Par exemple, pour appréhender l’impact du projet sur la biodiversité, les différents cabinets consultés partent du principe que le site du projet est constitué de terres agricoles, cultivées depuis près de 50 ans avec des intrants chimiques (pesticides). La biodiversité de ces zones agricoles est donc en réalité déjà compromise. Différents dossiers mettent l’accent sur des actions de revitalisation destinées à redévelopper la biodiversité avec une végétalisation spécifique au niveau de ces périmètres anciennement agricoles (27 ha de surfaces agricoles). Cette argumentation semble intéressante. Qu’en pense les instances externes spécialisées ? La constitution d’un document de synthèse comportant les mesures compensatoires qui seront en définitive développées avec le dernier avis des autorités compétentes, permettrait une meilleure transparence et une valorisation de l’ensemble du travail mené ces dernières années par les parties prenantes du dossier.

Parallèlement, dans le dossier portant sur le PPANP (Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains), on trouve un courrier du 11 mai 2022 provenant de Marne et Gondoire (notre agglomération) qui accepte de diminuer le PPANP de 5,37 hectares (0,1 % de la zone en PPANP de l’agglomération) contre plusieurs obligations : l’obligation de forêt linéaire de 10 hectares de part et d’autre de l’autoroute, un aménagement de plus de 15 hectares dans la bande de la lisière entre la ZAC de la Rucherie et la forêt de ferrière, la création d’un bassin d’agrément sur la commune de Jossigny et une compensation agricole de 1 521 720 euros au bénéfice du développement de projets agricoles à proximité, venant alimenter la fonctionnalité globale des espaces agricoles de Marne et Gondoire. Où en est-on des propositions faites par Marne et Gondoire ?

Le PPANP (Périmètre de Protection des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains) est en effet un élément important du projet de territoire de Marne et Gondoire.

https://www.marneetgondoire.fr/les-espaces-naturels-et-leur-protection/perimetre-de-protection-des-espaces-agricoles-naturels-periurbains-192.html

Enfin, EpaMarne s’engage à rester propriétaire de la parcelle YH15 pendant une durée de 5 ans puis prévoit de transférer à la Communauté d’Agglomération de Marne et Gondoire ce foncier ainsi que le plan de gestion des mesures compensatoires avec l’obligation de respecter ledit cahier des charges pendant une durée de 25 ans. EpaMarne propose que cette parcelle intègre le moment venu le Périmètre de Protection des Espaces Agricoles Naturels (PPEANP) de Marne et Gondoire. Est-ce que des engagements ont été pris du côté de Marne et Gondoire et des communes correspondantes ?

Bon Point : une approche moderne des énergies renouvelables et de récupération

Sur le versant des énergies renouvelables et de récupération dans la zone d’activité de la Rucherie, le dossier accessible au public est très intéressant. Bravo pour le détail des scénarios proposés. Finalement, vers quelle solution s’achemine-t-on après toutes ces études ? Il y aura-t-il un data center aussi dans la zone de la Rucherie ou ce sera uniquement dans la ZAC du Bel-Air de Ferrière ? Est-ce que la production d’hydrogène sur site va être prise en compte en complément des différents scénarios ? E Et plus généralement, qu’est-il prévu comme étude d’impacts pour l’implémentation de cette unité de production d’hydrogène ?

Autre sujet de préoccupation : l’impact sur la ville du trafic routier généré par la nouvelle entrée d’autoroute et la nouvelle zone d’activité

Autre sujet de préoccupation : le trafic routier. De façon générale, toutes les analyses faites concernant les impacts sur le trafic de voitures sont orientées vers la légitimation du nouvel échangeur. A la lecture des dossiers, on comprend bien l’intérêt de l’échangeur. Son impact est positif sur un certain nombre de rues de Bussy : sur le Boulevard de Lagny, sur l’avenue du Général de Gaulle, sur l’avenue Marie Curie (Rd406), sur l’avenue de L’Europe en traversée de la ZI Gustave Eiffel. Mais les différents scénarios montrent bien une forte augmentation de la circulation au sein de la ville de Bussy-Saint-Georges mais aussi entre Bussy et Montévrain et entre Bussy et Jossigny sur certains points névralgiques. Néanmoins, au-delà de la sortie d’autoroute, ce qui n’est pas précisé, c’est si il a été bien pris en compte que cette zone d’activité est dédiée à des activités de logistique qui vont générer beaucoup plus de trafic routier qu’un autre type de zone d’activité.

Les analyses montrent également que les flux de véhicules vont arriver sur le prolongement de l’avenue Gutenberg qui va déboucher sur le Boulevard de Rome puis le Boulevard des 100 arpents, coupant le nouveau parc du Sycomore qui était censé être un endroit calme !!

Comment va se passer cette montée en puissance du trafic ?

N’y-a t-il pas possibilité de dévier le trafic hors de la ville de Bussy ? Est-ce que l’augmentation de la population de la ville (+18 000 habitants) a bien été également complètement pris en compte dans ces analyses ? Ce n’est pas indiqué précisément.