6800 pages… C’est le nombre de pages du dossier que tout citoyen pouvait parcourir du 18 septembre au 18 octobre 2023 pour donner son avis sur deux nouveaux projets qui vont transformer le sud de Bussy-Saint-Georges : la zone d’activité baptisée la « Rucherie » et la création d’une nouvelle entrée sur l’autoroute A4. Décryptage 1 : ce premier article porte sur les aspects positifs du dossier et les propositions que nous avons faites au commissaire enquêteur, la personne en charge de recueillir tous les avis de la population.
Globalement d’accord avec le projet
Sur le volet artificialisation des sols, le projet permet de gagner au moins 50 % de surface foncière par rapport à un projet classique de zone d’activité. Cette densification constitue donc une avancée importante en termes de sobriété foncière. Néanmoins, comme le montre les observations nombreuses et convergentes de différentes autorités publiques (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel, l’Autorité Environnementale, etc.), les projets de compensation ne sont pas toujours parfaitement clairs. J’y reviendrais.
Je me suis également publiquement exprimée sur mes regrets. La zone d’activité de la Rucherie sera dédiée aux industries et à la logistique. Certes, ce choix a été fait en cohérence avec les autres offres du territoire de Marne la Vallée. C’est pourtant dommage que cette zone d’activité n’ait pas été plus centrale dans un projet de territoire propre à Bussy-Saint-Georges et aux communes limitrophes.
Au-delà de ces quelques remarques préliminaires, cette phase de concertation me permet d’exprimer un certain nombre de préoccupations à la suite de la lecture des 6800 pages du dossier !
Il faudra informer régulièrement les Buxangeorgiens
Ce dossier de concertation s’avère très complet et plein de promesses. C’est une première étape. Mais ce qu’il faudrait c’est que nous puissions être informés en tant qu’habitants de Bussy-Saint-Georges mais aussi de Ferrière ou de Jossigny de l’avancée des travaux et du suivi des études d’impacts menés dans le cadre de cette nouvelle zone d’activité. Cette préoccupation découle de ce que nous vivons en permanence depuis quelques années à Bussy-Saint-Georges : une quasi-absence de communication sur le suivi des opérations immobilières de la ville. Nous attendons encore presque 18 000 habitants et c’est très compliqué d’arriver à suivre le développement de notre ville. Beaucoup des sujets abordés dans cette contribution réclameraient la possibilité que les citoyens limitrophes puissent être informés régulièrement au moins jusqu’en 2030. Par exemple, il est prévu de faire un effort particulier sur la récupération et la réutilisation des gravats et déchets générés par les travaux ou encore il est prévu d’utiliser des matériaux nouveaux pour construire les bâtiments. Une newsletter régulière serait peut-être une bonne idée pour informer dans la durée la population sur tous ces sujets.
D’ailleurs en abordant le sujets des déchets, un élément avait été signalé lors du premier dossier de concertation : la pertinence de créer une déchèterie mutualisée entre la zone d’activité et les villes de Bussy-Saint-Georges et de Ferrière. En effet, ce point de collecte pourrait compléter efficacement les implantations de déchetterie du territoire.
Quelle identité pour cette nouvelle zone d’activité ?
Enfin, rien n’est dit sur « l’identité » de la nouvelle zone d’activité de la Rucherie. A Ferrière, il y a une volonté de créer une zone dédiée à la gastronomie par exemple. Quelle sera l’identité de la Rucherie ? Une zone multi-activité sans âme comme les autres zones d’activité de Bussy-Saint-Georges ? Malgré plusieurs dossiers détaillant des études de marché ou des analyses de potentiels de commercialisation, ce sujet n’est pas abordé. Avec un projet orienté développement durable sur bien des aspects (même s’il n’est pas neutre environnementalement parlant), cette zone d’activité a le potentiel pour être une zone d’activité modèle. Pourquoi ne pas y concentrer des entreprises qui illustrent cette orientation développement durable. D’autant que le projet de produire de l’hydrogène vert, rose ou jaune (dépendant de la nature de l’électricité utilisée) peut contribuer à cette identité (logistique bas carbone).